Fortune de mer (intérieure)

Dimanche 6 juin 2021.

Non ce n'est pas la commémoration du débarquement de 1944 et nous ne sommes pas en Normandie, mais à l'arrivée, même sans mort d'homme, la journée est à marquer d'une pierre noire.

Pourtant, elle s'engageait comme une super journée.

Le vent s'annonçait comme un Force 3 à 4, pour ma première sortie de l'année cela s'annonçait parfait.

Avant d'appareiller, il me fallait commencer par l'installation de la cloison qui isole la couchette du poste avant des toilettes.

J'arrive au port de l'Estey à 11h30, il fait gris, un peu frais et le vent est bien présent comme annoncé.

Je vais ouvrir Moana, j'apprécie d'un coup d'œil le travail réalisé durant le premier semestre et je vais chercher à la voiture mon panneau, mes outils et mon casse croute.

Pose du panneau de séparation de la couchette du poste avant des toilettes.

• Je fais passer ma cloison par le passage entre le carré et le poste avant, ça passe. J'en suis heureux.
• Je positionne ma cloison contre la banquette, c'est parfaitement découpé cette fois-ci.
• Je retire la cloison, je fais mes boudins de Sika, et je la repositionne puis je la visse à la fois contre la banquette et contre le tasseau. C'est parfait.
• Il ne me reste plus pour finir cette partie qu'à réaliser:
• Un habillage du coussin triangle de la partie avant tribord.
• La mise en place d'un rideau à l'avant pour fermer l'accès à la bannette réalisée et offrir de l'intimité à son occupante.
• Décorer la cloison.

Nous pouvons maintenant passer aux choses sérieuses et effectuer ma première sortie de l'année en solo

Programme prévu pour la sortie:

Effectuer diverses manœuvres en solitaire pour me remettre dans le bain pour cette première sortie et notamment faire des mises à la cape puis un retour Vent arrière Grand Largue en ciseau si possible.

Casse croute de la sortie:

Etant seul, un casse croute frugal et facile à manger est de rigueur
Au menu, sandwich jambon fromage, compote à boire et Salvetat pour la navigation, et une petite bière pour le retour au port.
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Récit de la sortie:

Le port est bien encombré par des algues lagarosiphon major et j'en ai plein autour du moteur.

Dans le passé j'ai déjà perdu un moteur "Evinrude" en bouchant la crépine d'aspiration de l'eau de refroidissement.

Je mets en route le moteur, il fume un peu depuis qu'il n'a pas tourné puis prend son rythme de croisière.

Je largue les amarres et je pars en marche arrière

Tout se passe bien, j'ai 1,2 mètres dans le chenal, c'est parfait,

Je suis presque arrivé aux passes du port de l'Estey lorsque mon moteur se met à tousser puis s'arrête net.

J'ai du vent qui m'arrive par bâbord qui va me déporter vers l'île en sortie du port sur tribord. Je tente de relancer mon moteur, rien n'y fait.

Moana étant un voilier, je me dis que je vais hisser la GV pour me sortir du port et après tranquillement je tenterai de relancer le moteur, et si je n'y arrive pas, je tenterai de trouver un autre bateau pour me remorquer au port.

Malheureusement, n'étant pas bout au vent, ma GV monte à mi-hauteur du mat et une latte se bloque dans le lazy jack, je dois affaler et tenter d'aller guider la GV en bloquant la barre avec un bout.

La situation, commence à devenir tendue et compliquée.

Je me rends au pied du mat, j'affale, et je tente de hisser, mais rien n'y fait, j'ai passé l'île et poussé par vent je dérive en croisant un kayac avec deux passagers à bords, un pédalo que j'informe que je ne gouverne plus et à qui je demande d'aller chercher des secours.

Moana est le jouet du vent qui le pousse comme il le veut.  C'est complètement fou, mais je dérive en épousant la côte jusqu'à ce que je sente que Moana s'immobilise.

Je suis échoué...

Je peste un bon coup, je me sens minable.

Je vois arriver un zodiac en provenance du Club de Voile de Sanguinet (CVS)

Je barreur me demande ce qui m'arrive, je lui explique la situation et il me propose de tenter de me déséchouer et de me ramener au port de l'Estey.

je lui lance une remorque, et il tente de me remorquer, rien n'y fait malgré un moteur puissant, malgré différentes positions de ma part pour tenter de faire giter Moana en restant à bord.

Au final, je mouille l'ancre, je sécurise Moana, je le ferme et je saute dans le Zodiac qui me ramène honteux au port de l'Estey.

Il ne me reste plus qu'à sauter sur le catway remercier mon sauveteur et rentrer à la maison.

Au retour, je me fais flasher par le radar de la sortie de Sanguinet, une amende pour excès de vitesse viendra clôturer cette journée.

Trace de la navigation du jour à partir de l'application "Navionics"

 

                                           Moana échoué pris en photo de la berge à côté du CVS            

Synthèse de la navigation:

• Appareillage: 14h11
• Retour au port de l'Estey:  15h49
• Temps de navigation: Néant
• Distance parcourue: 1,7 Mn

Analyse à froid:

• Je n'aurai pas dû tenter de hisser la GV mais mouiller l'ancre tout de suite, quitte à rester dans les passes.
• J'aurai dû mieux surveiller ma pissette car j'aurai probablement vu qu'elle ne coulait plus.
• J'ai une godille, je sais godiller, j'aurai dû m'en servir.

Tempête "BELLA" 28 décembre 2020

La tempête "Bella" qui a sévi sur l'Aquitaine est aussi passée sur le port de l'Estey et a un peu impactée "MOANA".

Fort heureusement, une tempête sur un lac, et dans un port abrité avec un bon amarrage n'entraîne pas de dégâts majeurs.

"MOANA" a souffert, mais pas trop.

Je n'ai pas pu aller me rendre compte de l'état du bateau pendant deux semaines, mais cela n'aurait pas changé grand chose.

Les dégâts que j'ai pu constater sont les suivants :

• Des déchirures mineures sur le Lazy Bag, mais suffisamment importantes pour justifier la dépose de ce dernier et son retour à la maison pour couture.

• Des infiltrations d'eau dans un coffre par ruissellement, environ un litre, que j'ai écopées puis épongées et qu'il va falloir investiguer pour éviter qu'elles ne se reproduisent. Peut être un joint à poser sur le coffre bâbord du cockpit qui se prolonge jusque dans le coffre du carré qui a été touché et qui lui se trouve plus bas.
  Ceci dit, je n'y crois pas trop car le coffre bâbord était sec.

• Une infiltration d'eau dans le carré via un trou minuscule dans le pont juste devant le pavillon relevable que j'ai rebouché à l'arrache avec du "Sika".
  
  
  

Ce trou a provoqué des entrées d'eau, probablement sous forme de gouttes assez régulières qui tombaient sur la table, qu'il va donc falloir refaire car cela l'a un peu dégradée tout de même.

(Ça tombe bien, je voulais le faire...)

• Des infiltrations venues du hublot tribord dont auquel il manque une vis de fixation et dont le joint silicone est totalement cuit par le soleil, qui ont provoqué des gouttes ayant fait rouiller un peu plus la gazinière. (Sur le dessus cette fois-ci).

J'ai à bâbord les mêmes infiltrations par ruissellement sur le hublot dont le joint silicone doit être à refaire probablement.