Pour cette troisième sortie de l'année, deuxième à la voile si j'élimine celle au moteur avec mon petit fils, et première si j'élimine celle du mois de juin où j'ai cassé le moteur et échoué Moana, je ne sors pas seul.
J'emmène avec moi un autre propriétaire d'Edel 665, Philippe R.
La journée promettait d'être sympathique, un coéquipier sympa, et de bonnes conditions de temps pour naviguer.
La température extérieure est de 22°, le ciel est nuageux avec des éclaircies et le vent est de force 3 à 4 environ 10 nœuds avec des rafales à 15 nœuds.
Programme prévu pour la sortie:
Navigation en double pour affiner la navigation à la voile pour Philippe.
Casse croute de la sortie:
Bien qu'étant accompagné, le casse-croute est frugal, je suis au régime...
Au menu, salade composées maison à base d'émincées de poulet, de tomates et Concombre du jardin avec une sauce au yaourt maison. et Salvetat pour la navigation.
On prendra la bière au "Fanum" au retour au au port.
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Récit de la sortie:
Avant d'appareiller, de peur de réitérer l'épisode malheureux de la sortie du mois de juin, à l'aide de la gaffe je commence à arracher les algues qui foisonnent autour de mon moteur.
Je lance le moteur après quelques coups de lanceur, (il faudra que je pense à noter le nombre la prochaine fois afin de faire des statistiques), je le laisse tourner cinq minutes pour qu'il prenne le bon régime en surveillant la pissette, tout va bien.
Le niveau du lac est très bas, j'espère que nous arriverons à sortir.
Philippe est positionné à la proue de Moana et se charge de larguer à mon commandement la pointe bâbord, je largue la pointe arrière bâbord, j'enclenche la marche et j'informe mon coéquipier qu'il peut larguer l'amarre.
Nous reculons lentement, à mi-catway, je met la barre franche et celle du moteur sur tribord afin de faire pivoter Moana sur son ère, une fois dans l'axe, j'enclenche la marche avant et nous voilà parti.
Philippe est venu me rejoindre dans le cockpit car ne nous voilons pas la face, c'est un beau bébé, et à la proue il enfonce un peu Moana faisant caviter l'hélice du moteur hors bord.
Je passe les pontons je remonte tout droit un peu NO, me fiant sur les profondeurs affichées par la carte de mon application de Navigation, je scrute le sondeur, et je commence à m'inquiéter car le fond remonte, je vais devoir passer en "Surf Casting" une fois de plus dans le chenal, comme à toutes les fins d'été...
Je ne suis même pas encore arrivé dans le chenal que Moana s'immobilise.
Et merde, nous sommes échoués!
- Nous essayons de faire giter et de pousser le moteur.
- Nous ne bougeons pas!
- Philippe décide de se mettre à l'eau, elle est chaude et je l'ai déjà dit, un beau bébé à carrure de rugbyman.
- Prenant appui sur le tableau arrière il fait à la fois giter Moana et le pousse nous permettant de nous dégager et de prendre le chenal.
- Philippe préfère rester à l'eau et se faire tirer accroché à l'échelle pour le cas où nous nous échouerions une fois de plus, et, je l'avoue pour moi, alléger le bateau d'une bonne centaine de kilos.
Nous remontons tout le chenal, arrivons dans une zone où le sondeur indique 1,5m de profondeur, je passe la barre à Philippe, nous nous mettons bout au vent, et je vais hisser la GV qui monte gracieusement.
Je l'étarque parfaitement, la bôme est toujours centrée, je débloque la drosse du génois, je prend l'écoute de génois bâbord et je commence à dérouler le Génois.
Je n'en suis qu'à la moitié que Philippe m'alerte sur le fait que le Génois ne semble pas bien hissé.
Impossible, je l'avais bien vérifié lorsque je l'ai remis en place.
Un contrôle, effectivement l'émerillon génois du profil d’enrouleur est à mi-hauteur sur l'étai.
Merde! La drisse a claqué!
Impossible de continuer à dérouler mon génois et à continuer comme ça, pas d'autre choix que d'affaler le génois et de le rentrer.
Philippe part à la proue en restant assis sur le pont et se charge de l'affaler en le gardant contre lui.
Philippe après avoir affalé le génoisJe bloque la barre avec le système mis en place au début de l'année, je rentre dans le bateau et je vais dans le poste avant ouvrir le panneau de pont.
Nous faisons rentrer le génois dans Moana par cette écoutille et nous reprenons notre route uniquement avec la GV et en conservant le moteur, certes non embrayé, mais tournant quand même pour le cas où nous aurions une nouvelle avarie de voile.
Je ne suis pas superstitieux, mais quand je suis chat noir, et bien, c'est chat noir!
La navigation est relativement agréable, un peu poussive parfois, mais en maintenant un vent de travers je peux tirer quelques bords forts agréables et nous faire plaisir.
Moana navigant juste avec la GV et moteur non embrayé au cas où
Nous croisons au loin une planche à voile sur Foil, un Kitesurfer bien entendu avec le vent que nous avons il doit bien s'amuser et quelques catamarans qui marchent plus forts que nous.
Nous partageons nos expériences, je réponds aux questions que Philippe se pose sur la navigation et les réglages sur un Edel 660 comme le notre, puis l'heure du retour arrivant, nous prenons le chemin du port après avoir affalé la GV et en espérant que nous ne nous échouerons pas en rentrant.
Cette fois, je surveille bien mon sondeur, nous faisons giter Moana sur Tribord en rentrant, je fais une large boucle pour rester le plus possible dans la conche, et ça passe.
Je remonte lentement entre les deux pontons, soudain au moment où je vais virer tribord pour accoster, le moteur se coupe.
Heureusement nous sommes deux, il n'y pas de vent, je sors l'aviron et je l'enclenche dans la dame de nage du tableau arrière pour godiller nous redonner un peu d'ère., Philippe à la proue guide Moana et nous accostons en douceur.
La godille a été dure, je n'avais plus pratiqué depuis au moins 30 ans, il va falloir que je m'entraîne, car deux pannes moteurs en moins de 6 mois, et comme on dit jamais deux sans trois, il faut que je sois opérationnel la prochaine fois.
Pourquoi le moteur s'est-il coupé ?
Réponse simple monseigneur, panne d'essence car je n'avais pas rempli totalement le réservoir avant de partir, après tout un voilier, c'est fait pour naviguer à la voile...
Trace de la navigation du jour à partir de l'application "Navionics"
La sortie a tout de même été très agréable quoiqu'un peu mouvementée.
J'en retiens les règles suivantes:
- Toujours contrôler ses cordages avant d'appareiller.
- Inspecter aussi ses haubans et bas haubans
- Faire le plein du réservoir.
- Giter en passant dans le chenal quand le lac est bas.
Synthèse de la navigation:
- Appareillage: 12h55
- Retour au port de l'Estey: 16h30
- Temps de navigation: 3h30
- Vitesse moyenne: 3 Nœuds
- Vitesse maximale: 8,4 Nœuds (c'était la sortie au moteur du chenal)
- Distance parcourue: 10,8 Mn
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